Ce dernier a déclaré que si les ressources naturelles de Madagascar sont bien gérées, le pays se développerait facilement en trois ans. Malheureusement, les valeureuses ressources de l’île font l’objet de trafic à n’en plus finir au détriment de la population. « L’exportation de bois précieux est maintenant nettement en baisse. Par contre, le trafic d’espèces sauvages et de l’or s’intensifie », a lâché le patron de l’AVG.
D’après lui, la valeur marchande des quantités d’or exploitables annuellement serait amplement suffisante pour financer toutes les actions de développement à Madagascar. En effet, la corruption et le blanchiment de fonds issus du trafic sont comme une plaie interne qui nuit à la bonne santé de la nation. Selon le DG du SAMIFIN, l’exploitation et l’exportation illégales des ressources naturelles sont classées parmi les crimes organisés des organisations criminelles.
C’est à juste titre dans le but de renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent qui catalyse le trafic de ressources naturelles que l’AVG et le SAMIFIN ont renouvelé leur collaboration qui a existé depuis 2012. « En substance, le SAMIFIN mène ses enquêtes sur la base des renseignements financiers fournis par des établissements assujettis comme les banques, les compagnies d’assurance, les concessionnaires d’automobile et les agences immobilières. L’importance de la coopération avec la société civile est qu’elle est au courant des réalités dans la société », a-t-il précisé.
Il en veut venir par-là au faible taux d’inclusion financière à Madagascar qui favorise la circulation des masses monétaires hors du circuit légal. « L’argent généré par des activités criminelles est souvent blanchi à travers la construction de gros bâtiments… L’enquête patrimoniale permet de déterminer les origines des fonds utilisés », a noté le haut responsable. Mais le SAMIFIN vise plus les gros bonnets que les petits bonnets. « La capacité de nuisance des gros bonnets se répercute sur la vie nationale », a-t-il insinué.
Madagascar a une mauvaise note, proche du sept sur dix, la note la plus mauvaise étant le 10, en matière d’indices de l’Initiative globale sur le crime transnational organisé. L’ampleur du trafic de ressources naturelles contribue à cette mauvaise image. La prochaine évaluation universelle aura lieu en 2026. En tant que plateforme des organisations de la société civile malagasy œuvrant pour l’instauration de la bonne gouvernance environnementale, l’AVG collabore avec les organes de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent sous toutes leurs formes.
M.R.